📰 Tribune – “À Angers, la justice sociale d’abord !”
Par Xavier Baumier, Secrétaire général d’Angers Humaniste
La campagne municipale ne fait que commencer. Tout ne peut pas être dit aujourd’hui, et c’est normal. Mais il est des choses qu’il faut poser clairement dès le départ. Angers Humaniste n’est pas une étiquette électorale de plus, c’est une boussole. Notre cap est limpide : placer la justice sociale au cœur du projet pour Angers. Dans une ville où un habitant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté, le silence serait une faute politique et morale. On ne construit pas une ville solide sur des fondations fragiles.
Cette réalité sociale, nous la regardons en face. À Angers, le taux de pauvreté dépasse les 21 %. Ce chiffre n’est pas une abstraction : à Monplaisir, près d’un tiers des habitants sont au chômage ; à la Roseraie, les familles monoparentales représentent plus d’un foyer sur quatre ; à Belle-Beille, de nombreux ménages renoncent à leurs droits faute d’information ou de soutien administratif. Derrière chaque pourcentage, il y a une famille, une histoire, une dignité. Pendant ce temps, on nous parle de grands aménagements urbains, de boulevards transformés et de projets architecturaux ambitieux… alors que des milliers d’Angevins passent chaque jour à travers les mailles du filet social.
L’un des défis majeurs, trop souvent invisibles, est celui du non-recours aux droits. Des millions d’euros d’aides sociales ne sont jamais réclamées chaque année. Dans d’autres villes, des politiques volontaristes ont changé la donne. À Chemillé-en-Anjou, par exemple, des médiateurs de quartier ont été déployés dans le cadre du programme “Zéro non-recours” avec des résultats probants. À Grande-Synthe, une coordination renforcée entre CAF, CCAS et associations a permis d’augmenter de 20 % le recours aux aides au logement. Le non-recours, c’est la pauvreté invisible. La combattre, c’est faire de la politique utile. Angers Humaniste propose d’agir avec des référents sociaux dans chaque quartier, un guichet unique mobile et une stratégie d’accompagnement massif pour que chaque droit devienne enfin effectif.
Nous voulons aussi faire de la situation des familles monoparentales une véritable priorité municipale. Ces familles sont souvent en première ligne de la précarité. D’autres collectivités ont montré qu’il est possible d’agir. Paris a mis en place une aide logement spécifique pouvant atteindre 150 € par mois. Marseille verse un complément familial municipal jusqu’à 500 € pour les parents seuls. Ris-Orangis a même créé un statut communal “parents solos” avec un accompagnement global. Être parent seul ne doit pas signifier être laissé seul. À Angers, nous proposons une allocation municipale complémentaire ciblée, des crèches flexibles et accessibles, ainsi que des dispositifs de répit et d’écoute pour les parents isolés.
Enfin, il est temps de replacer les services municipaux au cœur des quartiers. Une ville juste est une ville qui va vers ses habitants, pas l’inverse. Cela signifie des maisons de quartier renforcées, véritables mairies de terrain ; la possibilité de faire ses démarches sans traverser toute la ville ; un budget participatif de quartier décidé avec les habitants ; et des équipes mobiles présentes dans la vie quotidienne des Angevins. C’est une question de dignité, mais aussi d’efficacité et de confiance.
Notre engagement puise dans une tradition politique exigeante : celle de la démocratie chrétienne. Elle place la dignité de chaque personne au centre, la solidarité comme principe structurant, et le bien commun comme horizon. La politique n’a de sens que si elle sert d’abord les plus fragiles. C’est cela, l’ADN d’Angers Humaniste. Nous ne nions pas l’importance des enjeux de logement, de mobilité ou d’aménagement urbain. Mais notre priorité première, c’est de répondre à la précarité qui touche 21 % des Angevines et des Angevins. Parce que derrière chaque pourcentage, il y a une vie. On juge une ville à la manière dont elle traite les plus vulnérables, pas à la hauteur de ses tours ou la largeur de ses boulevards.
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