Angers plus belle ma ville : un projet citoyen pour demain
Angers a longtemps bénéficié de l’image flatteuse d’une ville où il fait bon vivre. Pourtant, derrière les classements élogieux, le quotidien de nombreux habitants raconte une autre histoire : difficultés d’accès aux soins, crise du logement, précarité croissante, sentiment d’insécurité, pollution urbaine et décisions municipales prises sans réelle concertation. C’est à partir de ce constat qu’est né Angers plus belle ma ville, un projet porté par des habitants qui ont choisi de se rassembler pour imaginer une ville plus solidaire, plus écologique, plus démocratique et plus vivante.
Ce projet ne doit rien au hasard. Pendant un an, des ateliers citoyens ont été organisés dans tous les quartiers, près d’un millier de propositions ont été recueillies et transformées en solutions concrètes. Dix-huit cercles thématiques ont travaillé à établir des diagnostics, à dégager une vision commune et à valider une centaine de mesures. Au fil de ce processus, les priorités des Angevins se sont affirmées avec force : mieux se déplacer, protéger l’environnement, assurer la sécurité et renforcer les solidarités.
La première attente exprimée est celle d’une ville qui protège. Protéger, cela veut dire garantir à chacun un accès réel à la santé, alors que 18 % des habitants n’ont pas de médecin traitant. Protéger, c’est aussi instaurer un bouclier social face à la pauvreté qui touche un Angevin sur cinq, avec la gratuité des cantines pour les familles les plus modestes, une tarification sociale de l’eau ou encore une sécurité sociale de l’alimentation. Protéger, c’est enfin s’attaquer aux insécurités du quotidien, non pas seulement avec des caméras et des arrêtés, mais en misant sur la proximité, la médiation et la prévention, tout en rendant des comptes aux habitants grâce à un baromètre de la sécurité.
Mais protéger ne suffit pas, encore faut-il écouter. Or la démocratie locale telle qu’elle fonctionne aujourd’hui montre ses limites : conseils de quartier peu représentatifs, budgets participatifs trop filtrés, instances consultatives sans véritable impact. C’est pourquoi les habitants proposent une rupture de méthode, avec des conventions citoyennes tirées au sort chaque année pour débattre des grands enjeux, des référendums d’initiative locale pour redonner du pouvoir d’interpellation, et des comités d’usagers dans les services publics pour améliorer leur fonctionnement au quotidien. Cette volonté d’écoute s’exprime aussi dans des domaines essentiels comme le logement, où la crise atteint des niveaux alarmants avec plus de 20 000 demandes en attente. Ici, le projet défend un doublement des aides à la construction sociale, un encadrement strict des plateformes comme Airbnb et une taxe renforcée sur les logements vacants.
Écouter, c’est aussi prendre au sérieux la parole des femmes, qui rappellent chaque jour combien elles subissent précarité, isolement et violences. Pour elles, la sécurité des espaces publics, l’accès à un logement sûr, le soutien aux associations féministes et l’éducation à l’égalité dès l’école sont des conditions non négociables d’une ville juste. Écouter, enfin, c’est rendre la ville accessible à toutes et tous, en auditant l’ensemble des arrêts de bus, en rénovant les ascenseurs publics et en aidant les commerces à se mettre aux normes.
Si protéger et écouter constituent des bases solides, préparer demain est une nécessité. La transition écologique traverse l’ensemble du projet. Les habitants veulent une ville qui respire, avec des espaces verts tous les 250 mètres, 50 hectares rendus à la nature, un plan vélo ambitieux et des transports publics plus fréquents, accessibles et progressivement gratuits. Ils veulent des logements rénovés, mieux isolés, des cantines qui privilégient le bio et le local, et une économie circulaire qui réduit les gaspillages. Dans le domaine de la mobilité, l’enjeu est clair : réduire la place de la voiture, sécuriser les trajets à pied et à vélo, renforcer les parkings relais et laisser les habitants décider de l’avenir des trottinettes électriques en libre-service.
Préparer demain, c’est aussi penser à l’éducation et à la jeunesse. Angers doit devenir une ville à hauteur d’enfant, où les écoles sont sécurisées, inclusives et ouvertes sur leur quartier. Une assemblée citoyenne des enfants pourrait voir le jour, et la restauration scolaire, accessible à tous, progresser vers une alimentation plus végétale et respectueuse de l’environnement. De la même manière, l’économie locale doit s’orienter vers les filières d’avenir, avec un soutien au végétal, à l’électronique, à la défense, mais aussi un incubateur étudiant, un campus du vin et de la gastronomie et une revitalisation des commerces de quartier.
Enfin, Angers ne peut pas se contenter d’être une ville qui gère, elle doit redevenir une ville qui vit. La culture doit retrouver son souffle, avec un festival annuel Angers rayonne, des espaces de création pour les artistes émergents, des jumelages internationaux visibles et des actions culturelles dans l’espace public. Le sport, trop souvent relégué au second plan, doit aussi être reconnu comme une école du vivre-ensemble, avec des équipements accessibles dans les parcs et jardins, des navettes gratuites pour les jeunes, des bourses au matériel et une relance de “Tout Angers Bouge” en version plus populaire et plus fédératrice.
Ainsi se dessine une ambition claire : faire d’Angers une ville plus solidaire, plus démocratique, plus écologique et plus vivante. Un projet né de la société civile, qui ne demande pas aux habitants d’être spectateurs mais acteurs de leur avenir. Une ville où chacun peut trouver sa place, contribuer au bien commun et transmettre à ses enfants une cité plus juste, plus ouverte et plus heureuse. Et si Angers plus belle ma ville n’était pas seulement un slogan, mais bien la promesse d’un futur à construire ensemble, pas à pas, avec celles et ceux qui l’habitent ?
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