🎭 Bilan de saison : 2024 – 2025, l’annĂ©e oĂč j’ai (encore) dit oui Ă  trop de choses

La saison 2024 – 2025 n’est pas encore officiellement terminĂ©e, mais Ă  la maniĂšre d’un bon feuilleton, on connaĂźt dĂ©jĂ  la fin : je suis fatiguĂ©, mais heureux, un peu dĂ©bordĂ©, amoureux, et toujours vivant.

Alors, le moment est venu de faire le bilan. Et, comme dirait l’autre : quel bilan !


📌 Entre Ă©glise, État et Ă©tats d’ñme

Commençons par le commencement. Cette annĂ©e, j’ai eu la bonne (ou mauvaise) idĂ©e d’avoir une triple vie : paroissiale, nationale et personnelle.
Pas besoin d’ĂȘtre un saint ni un ministre pour comprendre que ça fait beaucoup pour un seul homme.

Du cĂŽtĂ© paroissial, la Paroisse Saint-Lazare Saint-Nicolas a su m’occuper plus qu’il ne faut. Entre les solidaritĂ©s, les publications Facebook, les visuels Canva, les groupes WhatsApp, et deux ou trois crises existentielles au passage, j’ai frĂŽlĂ© le burn-out pastoral.

À force de dire oui, j’ai fini graphiste, community manager, metteur en page et prĂ©posĂ© Ă  la photocopieuse. Tout ça, bien sĂ»r, par amitiĂ© sincĂšre, par fidĂ©litĂ©, et parfois par pur masochisme.

Mais attention, avertissement solennel : l’an prochain, je me recentre. Diaconie – SolidaritĂ©s et rien d’autre. Plus de publications, plus de visuels, plus de rĂ©els (sauf si je craque). La paroisse regorge de talents cachĂ©s : il est temps qu’ils se dĂ©voilent. Et pour les dĂ©butants : les formations du diocĂšse sont trĂšs bien, promis ! 😉


🌙 Les soirĂ©es thĂ©matiques : des paroissiens et des idĂ©es

S’il y a bien une initiative que je ne regrette pas d’avoir portĂ©e cette annĂ©e, c’est celle des soirĂ©es thĂ©matiques de la Diaconie.
Un jeudi soir tous les deux mois, une salle pleine (oui, pleine !), une quarantaine de personnes venues de la paroisse ou d’ailleurs, pour rĂ©flĂ©chir, Ă©changer, Ă©couter, sur des sujets qui touchent le rĂ©el, la foi, et la dignitĂ© humaine.

Trois temps forts :

« Aider, devenir aidant », arce qu’un aidĂ© peut devenir un aidant et appporter un vecu experimentielle

  • « La foi des pauvres », ou comment ceux que l’on croit petits ont parfois une foi gĂ©ante.
  • « Les esclavages modernes », un sujet grave, dur, mais nĂ©cessaire, dans un monde oĂč tant de chaĂźnes sont invisibles.

Ces soirĂ©es ont montrĂ© qu’on pouvait faire de la thĂ©ologie sans jargonner, parler de sociĂ©tĂ© sans dĂ©sespĂ©rer, et crĂ©er du lien autrement.
L’an prochain, la barre est haute. Mais j’ai bon espoir que l’on continue Ă  tracer ce chemin exigeant oĂč l’Évangile rencontre le rĂ©el.


đŸœïž Dimanches d’accueil : ouvrir le presbytĂšre, ouvrir son cƓur

L’un des moments forts de cette annĂ©e restera sans conteste l’accueil dominical des personnes en situation de prĂ©caritĂ© et de migration.
Une fois partrimestrelle, le presbytĂšre devient maison d’hospitalitĂ©. On y partage un petit-dĂ©jeuner, un repas chaud, un peu de repos et beaucoup d’humanitĂ©.

Ce projet, lancĂ© presque Ă  l’arrache, est aujourd’hui une aventure collective : une trentaine de bĂ©nĂ©voles, une quarantaine de personnes accueillies chaque trimestre, des rires, des larmes parfois, et de gateaux fais maison souvent.

On voulait accueillir. On a construit une communauté.
Et soyons honnĂȘtes : il serait absurde de briser une telle dynamique sur un simple coup de tĂȘte ou un agenda politique. Alors oui, je continue. La diaconie, je la garde.


đŸ›ïž Le CNLE : sigle barbare, enjeux cruciaux

Et puis, il y a eu le CNLE, c’est-Ă -dire le Conseil National des politiques de Lutte contre la PauvretĂ© et l’Exclusion sociale — un intitulĂ© si long qu’on est fatiguĂ© rien qu’en le prononçant.

NommĂ© par le Premier ministre (oui, ça claque un peu), je pensais naĂŻvement dĂ©barquer dans un conseil consultatif calme. Que nenni. Le CNLE, ce n’est pas un club de retraitĂ©s en goguette. C’est un vrai lieu de dĂ©bats, de propositions, d’avis rendus au gouvernement
 et parfois de migraines collectives.

J’y prĂ©side le Groupe de Travail Participation II. Notre mission ? Rien de moins que de rĂ©diger une Charte de participation et de valeurs, qui s’appliquera Ă  l’ensemble des membres du CNLE (collĂšges associatifs, institutionnels, personnes en situation de pauvretĂ©), mais aussi aux ministĂšres, institutions et autres qui osent venir nous consulter.

Et comme je n’avais pas assez de travail, on m’a confiĂ© en plus la rĂ©daction du rĂšglement intĂ©rieur.
Je vous laisse imaginer le niveau de tension, de prĂ©cision, et de prises de tĂȘte. Il paraĂźt que c’est ça, la dĂ©mocratie participative. Parfois, c’est surtout une dĂ©mocratie rĂ©dactrice sous cafĂ©ine.

Le CNLE, c’est aussi le GT Sources de l’Exclusion, et bientĂŽt des groupes sur l’alimentation, l’enfance
 avec des collĂšgues brillants et engagĂ©s, dont Sonia de la Fondation des Apprentis d’Auteuil, dont l’énergie et la justesse forcent le respect.


đŸ· Le bar de Massimo : lĂ  oĂč la RĂ©publique se dĂ©tend

Mais attention, tout n’est pas austùre au CNLE.
À 18h, cap sur le QG : le bar de Massimo, devenu notre repaire officieux.
LĂ , entre deux pinte, on refait le monde, on taille gentiment les collĂšgues, on relĂąche les mĂąchoires.

Massimo, lui, est toujours en deuil de la dĂ©faite de son Ă©quipe contre le PSG. Nous, on pleure nos avis non pris en compte. C’est une forme de thĂ©rapie collective. À consommer avec modĂ©ration. Ou presque.


❀ Et dans tout ça, l’amour ?

Eh bien, je ne l’avais pas prĂ©vu.
Il s’est glissĂ© dans l’agenda, sans validation du PĂšre Richer, ni du Premier ministre, mais il a trouvĂ© sa place. Et il m’a rappelĂ© une chose simple : la vie est toujours plus grande que nos missions.


🚀 Et maintenant ?

La saison prochaine s’annonce intense.
Mais, foi de paroissien engagĂ© et de citoyen fatiguĂ© : je m’y consacrerai autrement.
Moins de dispersion. Moins de Canva. Moins de confusion des genres.
La diaconie, et seulement la diaconie.

Et puis
 2026, ce n’est pas n’importe quelle annĂ©e. Elle pourrait bien ĂȘtre celle de tous les tournants. Alors autant l’aborder debout, clair dans ses choix, et entourĂ© de visages qu’on aime.


Merci.

À celles et ceux qui ont portĂ©, encouragĂ©, irritĂ©, inspirĂ©.
Rendez-vous en septembre. En espérant que cette fois, je tiendrai ma résolution numéro 1 : apprendre à dire non. (Mais pas à tout le monde.)

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