📝 Ce que la politique ne doit pas effacer
Il m’arrive souvent qu’on me regarde avec étonnement lorsque je parle avec affection d’un adversaire politique.
Comme si la politique devait forcément dresser des murs infranchissables entre les êtres.
Comme si la divergence d’idées interdisait la fidélité du cœur.
Pourtant, je fais partie de ceux qui croient profondément que l’on peut s’opposer sur les convictions tout en se respectant sincèrement, parfois même en s’estimant profondément.
« On peut combattre les idées d’un homme sans jamais cesser de l’aimer. »
— Albert Camus
Aujourd’hui, je fais campagne aux côtés de Romain Laveau, candidat de la gauche écologiste et citoyenne, parce que je me reconnais dans ses valeurs, son regard sur la société et sa manière d’envisager l’avenir d’Angers. C’est un choix clair, assumé, enraciné dans mes convictions de toujours.
Mais ce choix n’efface ni ma mémoire, ni mon parcours.
Je n’oublie pas d’où je viens. Je n’oublie pas non plus celui qui a joué un rôle déterminant dans mon éducation politique : Christophe Béchu.
Il fut un temps où nos chemins se sont croisés d’une manière décisive. À cette époque, il m’a tendu la main avec confiance. Il m’a ouvert les portes de son équipe, et je garde de cette période le souvenir d’une réelle bienveillance. Pour le jeune militant que j’étais, c’était une marque d’estime importante, une étape fondatrice.
Les années ont passé. Aujourd’hui, nos routes ont divergé.
Lui a choisi d’écouter les sirènes d’une droite populiste qui n’est plus la mienne ; moi, je suis resté fidèle à mes racines : la démocratie chrétienne, humaniste et sociale. Ce n’est pas un divorce amer, c’est une évolution naturelle, comme il en existe tant dans la vie publique.
Et pourtant, je le redis ici avec clarté :
👉 Je garde pour Christophe de l’affection et de l’amitié, parce qu’au-delà de la politique, il y a la vie.
👉 Et dans la vie, il n’y a pas de clans qui vaillent lorsqu’il s’agit d’estime et de reconnaissance.
« Les idées nous séparent, les valeurs humaines nous rapprochent. »
— Anonyme
C’est peut-être cela aussi, faire de la politique autrement : ne pas réduire l’autre à son camp, mais se souvenir de la personne derrière l’étiquette. Reconnaître les chemins partagés, même lorsque l’on choisit désormais des directions opposées.

