🇫🇷 France, ma colère t’écrit

Il m’arrive encore de croire à la politique. Pas celle des manœuvres, des calculs et des carrières, mais celle qui élève, qui sert, qui éclaire. J’ai pour habitude de dire qu’il faut désespérer avec espérance. Mais ces derniers jours, je me demande si ce n’est pas l’espérance elle-même qu’on assassine à coups de renoncements.

⚖️ Un pays gouverné par la peur et le calcul

On ne gouverne plus, on négocie.
On ne débat plus, on trafique.
On ne pense plus Ă  la France, on pense Ă  sauver sa gamelle.

Tout n’est plus qu’équilibre instable, marchandage permanent, calcul d’arithmétique politicienne. Dans les couloirs du pouvoir, on s’échange des promesses comme des jetons de poker. On se passe les plats dans le dos, les poignards dans le ventre, et les communiqués dans les médias.

Ce pays crève du cynisme de ceux qui prétendent le servir.
Et chaque fois qu’ils reculent au lieu d’assumer, chaque fois qu’ils trichent avec la clarté, c’est un peu plus de confiance qui s’effondre, un peu plus de démocratie qui s’abîme.

🎭 Le théâtre de l’absurde : “la suspension”

Dernier épisode du grand guignol politique : on découvre qu’une loi pourrait être “suspendue”.

Dans le droit français, ça n’existe pas.
Une loi est promulguée ou abrogée. Point.

Tout le reste, c’est du pipeau institutionnel.
Un mot inventé pour donner l’impression de maîtriser un désastre. Un artifice sémantique pour éviter de dire la vérité : ce pouvoir navigue à vue, dans la peur panique de la chute.

Organiser une “suspension”, c’est comme annoncer une “vérité partielle” ou un “engagement provisoire”. C’est creux, grotesque, insultant pour l’intelligence des citoyens.
C’est surtout un mensonge d’État.

🌹 Le plat de lentilles socialiste

Je le dis sans détour : j’ai du respect pour le socialisme, pour ce qu’il a représenté, pour ceux qui l’ont incarné avec sincérité.
Mais ce matin, leur direction politique a préféré un plat de lentilles à la vérité.

Ils avaient une occasion historique : dire stop. Voter la censure.
Assumer la rupture et redonner la parole au peuple.
Ils ont préféré la tiédeur du calcul à la chaleur du courage.

Résultat : ils sauvent peut-être quelques sièges, mais ils perdent une âme.
Ils ont voulu jouer les équilibristes, ils finissent funambules sur un fil pourri.
Et dans ce petit arrangement, ils seront les cocus de l’histoire.
Les Français, eux, seront les dindons de la farce.

💣 Lecornu : fusible à durée limitée

Soyons lucides : Sébastien Lecornu ne tiendra pas.
Nommé dans l’urgence après la débâcle du gouvernement Bayrou, il n’est qu’un fusible. Un symbole d’épuisement plus qu’un signe de renouveau.

Le pauvre homme n’a pas encore trouvé ses marques qu’on prépare déjà son remplacement.
Matignon est devenu un siège éjectable, un poste de survie plus qu’une fonction de conduite.
La question n’est pas s’il va sauter, mais quand.

Et pendant ce temps-là, le pays, lui, reste à l’arrêt.

💸 Le budget : chronique d’un chaos annoncé

Le vote du budget s’annonce comme un foutoir sans nom.
Chacun va vouloir sa part du gâteau, son amendement symbolique, son petit “gain” à brandir dans les médias.

Les socialistes diront qu’ils ont “pesé”. Les républcains qu’ils ont “obtenu des garanties”. Les macronistes qu’ils ont “trouvé un compromis responsable”.
Mais à la fin, comme toujours, ce sera un budget macroniste, ficelé à la hâte, imposé à coups d’articles inconnus de la Constitution et de menaces voilées.

Et les mêmes qui disent vouloir “stabiliser le pays” seront les artisans de sa paralysie.

🧨 La dissolution : le sabordage en règle

Soyons sérieux : tout cela ne tiendra pas jusqu’à Noel.
La dissolution viendra, probablement en décembre.
Mais Ă  quel prix ?

À quelques mois des municipales, ce serait une catastrophe démocratique.
Tout sera parasité : les projets locaux, les dynamiques citoyennes, les engagements sincères.
Ceux qui s’investissent par amour de leur territoire verront leur travail broyé par les logiques nationales, les peurs d’appareil et les ambitions d’appartenance.

Et pendant que le pouvoir central s’écroulera dans son propre vacarme, les communes, elles, continueront tant bien que mal à faire vivre la République au quotidien.

⚔️ Une faute politique, pas une erreur

Les socialistes ont commis une faute.
Pas une erreur de trajectoire, une faute de sens.
Ils ont abîmé l’idée même de clarté républicaine.
Quand le pays est au bord de la rupture, on ne négocie pas, on tranche.

Ils ont choisi la peur.
Ils ont préféré la mollesse à la cohérence, le calcul à la conviction, la survie à la sincérité.
Et cette faute-là, l’histoire la retiendra.

💔 La colère d’un citoyen

J’ai honte pour eux, honte pour nous.
Honte pour cette démocratie qu’on traîne dans la boue des arrière-cuisines politiques.
Parce qu’à force de se persuader qu’on peut gouverner sans le peuple,
ils finiront par découvrir que le peuple, lui, peut très bien vivre sans eux.

La France mérite mieux que ces boutiquiers de la République.
Mieux que ces apprentis stratèges qui prennent le cynisme pour du réalisme.
Mieux que ces politiciens qui confondent l’intérêt général et leur survie personnelle.

Oui, je désespère.
Mais je désespère avec espérance.
Parce que malgré tout, je crois encore à une France debout, courageuse, populaire.
Pas celle des postures, mais celle des consciences.
Celle qui refuse la résignation.
Celle qui sait que le courage politique ne se négocie pas — il s’exerce.

 

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