Libre & Engagé : le fil rouge d’un parcours

Il y a des slogans politiques qui sonnent creux, de simples formules pour habiller un programme déjà écrit par d’autres. « Libre & Engagé » n’a jamais été cela pour moi. Ces deux mots résument bien plus qu’une posture : ils condensent une manière d’être, de penser et d’agir. Ils racontent un parcours personnel et collectif, un engagement forgé dans les associations, nourri dans l’Église, vécu dans la politique locale comme nationale, et toujours orienté vers une seule ambition : servir l’humain avant tout.

Oui, je sais que je suis un ovni dans le paysage politique angevin. J’assume cette singularité. Elle est le fruit d’une conviction profonde : la liberté de parole et d’action est la condition première pour rester fidèle à ses valeurs. Et l’engagement, ce n’est pas l’ambition des postes ni la conquête des sièges, mais le combat concret, parfois ingrat, pour que les invisibles trouvent enfin une place dans l’espace public.

Quand on me demande d’où me vient cette énergie, je réponds toujours : de mes racines. J’ai grandi dans des quartiers populaires où l’on apprend très vite que la solidarité n’est pas un mot creux mais une pratique quotidienne. Mon cheminement s’est façonné au contact de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC), où j’ai découvert la force d’un collectif qui met en avant la dignité des jeunes travailleurs, souvent précarisés. Puis à travers des engagements paroissiaux et associatifs, j’ai appris à relier la foi à l’action, la conviction à la responsabilité.

La politique, je l’ai d’abord vécue localement, à Trélazé comme élu municipal, puis à Rennes Métropole. Toujours avec la même boussole : faire de la politique non pas un exercice d’autorité, mais un service. À mon retour à Angers, j’ai plongé dans le terrain associatif, notamment comme coordinateur de la Diaconie – Solidarités, en lien avec les plus fragiles.

Aujourd’hui, c’est à l’échelle nationale, au sein du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE), que je porte une part de ce combat. Là encore, il ne s’agit pas de faire carrière, mais de représenter, autant que possible, celles et ceux que l’on n’entend jamais : les personnes en situation de pauvreté, les familles monoparentales, les chômeurs de longue durée, tous ces « sans-voix » que les politiques aiment citer mais n’écoutent jamais.

Si je reste actif à Angers, ce n’est pas pour collectionner les candidatures ni les titres, mais pour faire le lien entre les combats nationaux et leur traduction locale. À quoi sert de plaider, à Paris, pour une meilleure lutte contre l’exclusion, si dans nos villes, rien ne change ? Angers ne fait pas exception : sous son vernis de « ville attractive », la réalité est plus sombre. Des familles dorment à la rue, les prix des loyers flambent, les services publics s’éloignent des habitants les plus fragiles.

Mon ambition n’est pas de me hisser en haut d’un podium politique mais de redonner la parole aux Angevins, surtout à ceux qui en sont privés. C’est le sens d’Angers Humaniste, qui n’a pas vocation à être un énième parti mais un incubateur d’idées. Notre objectif : rouvrir l’espace d’un centre humaniste, indépendant, fidèle à ses racines démocrates-chrétiennes, et compatible avec une gauche écologiste et citoyenne.

Car soyons clairs : le centre angevin a été fourvoyé. Quatorze années de gouvernance l’ont transformé en béquille d’une droite gestionnaire et autoritaire, coupée du terrain, oublieuse de ses racines. Nous, nous voulons renouer avec un autre héritage : celui d’un centre qui met l’humain avant la rentabilité, qui considère les différences non pas comme des obstacles mais comme des richesses.

En politique, et même au sein d’une même famille, on croit trop souvent que l’unanimité est une force. Moi, je crois l’inverse : c’est la diversité qui fait grandir. Accepter les différences de pensée, les débats parfois rudes, c’est ce qui permet d’éviter les renoncements et la sclérose.

Ma liberté me conduit parfois à bousculer, à déranger, à ne pas entrer dans le moule. Mais je ne m’en excuse pas : cette singularité, c’est aussi ce qui me permet de rester fidèle à ma conscience. Je ne crois pas aux étiquettes figées. Je crois aux combats. Et dans chacun de ces combats, je choisis de rester engagé.

« Libre & Engagé » n’est pas un slogan de campagne. C’est une ligne de vie. Libre, parce que je refuse de me laisser enfermer dans les logiques de postes et de sièges. Engagé, parce que je ne cesserai jamais de me battre pour ceux qu’on ne veut pas voir.

Mon ambition n’est pas de révolutionner le monde à moi seul, mais de changer ce qui peut l’être, à mon niveau, avec constance et sincérité. Je continuerai à être cette voix singulière, parfois dissonante, mais toujours tournée vers l’humain. Car au fond, la seule vraie question qui mérite d’être posée en politique est la suivante : est-ce que cela rend plus de dignité, plus de justice, à ceux qui n’ont rien ?

Tant que la réponse ne sera pas claire, je resterai là, libre et engagé, fidèle à cette boussole qui, depuis toujours, guide mon chemin.

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