« Angers face à ses priorités oubliées »
🏡 Le logement : un enjeu central, trop longtemps négligé
Soyons lucides : le logement sera au cœur de la campagne municipale à venir, et c’est une excellente chose. À Angers, se loger est devenu un véritable parcours du combattant. Les témoignages sont nombreux et sans appel : des étudiants qui peinent à trouver une chambre décente, des jeunes actifs contraints de s’éloigner toujours plus loin faute de loyers abordables, des familles entières qui vivent dans la précarité résidentielle.
Cette réalité touche toutes les générations et tous les milieux sociaux. Or, un logement digne, stable et accessible, c’est bien plus qu’un toit : c’est la base de la vie quotidienne, le socle du bien-être, de la stabilité familiale, de la réussite scolaire et professionnelle. Tant qu’on ne traitera pas ce sujet avec détermination, il reviendra comme un boomerang à chaque élection pour être aussitôt oublié. Il est temps d’en faire une priorité politique durable et non un slogan électoral.
🥦 L’alimentation durable : entre écologie et justice sociale
L’autre enjeu majeur, c’est l’alimentation. On parle beaucoup d’agriculture locale, biologique, raisonnée — et c’est une évolution nécessaire. Mais soyons honnêtes : le prix de ces produits reste hors de portée pour de nombreux Angevins. Dans une ville où 21 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté (INSEE, juillet dernier), ce constat ne peut pas être ignoré.
C’est pourquoi je soutiens la mise en place d’une véritable “sécurité sociale de l’alimentation”, comme l’a proposé la Coopérative en juin dernier. L’idée est simple et ambitieuse : garantir à chacun, quels que soient ses revenus, un accès régulier à une alimentation saine, locale et de qualité, financée de manière solidaire. Parce que bien se nourrir ne doit pas être un privilège, mais un droit.
🚴 La mobilité : repenser la ville pour tous
La mobilité est un autre pilier essentiel de la vie urbaine. Encourager la marche, le vélo et les transports en commun est indispensable pour construire une ville plus apaisée, écologique et agréable à vivre. Mais cela demande une vraie vision politique.
Une bande de peinture sur une route ne suffit pas à faire une politique cyclable digne de ce nom. Les usagers ont besoin d’aménagements sécurisés, continus et cohérents. Ils ont besoin de se sentir en sécurité, pas en danger au bord de la chaussée. De la même manière, la gratuité des transports en commun doit être étudiée sérieusement. Ce n’est pas une utopie : c’est une mesure sociale et écologique qui peut améliorer la vie quotidienne de milliers d’Angevins tout en rendant la ville plus attractive et accessible.
⚠️ Des priorités politiques à remettre dans le bon ordre
Tous ces sujets sont importants. Mais la vraie question, c’est celle des priorités politiques. À quoi bon rénover des boulevards pour “fluidifier” la circulation automobile si, dans le même temps, la fracture sociale se creuse ?
Rappelons un chiffre simple et brutal : un Angevin sur cinq vit sous le seuil de pauvreté. Dans ce contexte, persister dans des projets de communication ou des aménagements gadgets, au lieu d’investir massivement dans le logement, l’alimentation ou les mobilités solidaires, relève d’un aveuglement politique préoccupant.
Non, repeindre les grands axes ne changera pas la vie des habitants. Ce que j’entends dans les quartiers, c’est une autre demande : celle de recréer du lien social, de raviver l’esprit de quartier et de proximité. C’est là que se joue la cohésion d’une ville.
🌱 Retisser les liens, reconstruire la confiance
Pour répondre à ces attentes, il ne suffit pas de promesses électorales. Il faut de la présence quotidienne, de la constance et de l’écoute. Être dans les quartiers, pendant la campagne mais surtout après. Rencontrer, comprendre, soutenir, co-construire.
C’est dans la proximité que tout commence. Si nous voulons redonner confiance aux habitants, nous devons être là, vraiment. C’est dans la régularité de la présence, dans les gestes concrets du quotidien, que se bâtit une ville solidaire et humaine.
✊ Conclusion : une vision exigeante, mais nécessaire
Les défis qui se posent à Angers sont immenses : crise du logement, alimentation durable, mobilités, fracture sociale, urgence écologique. Mais ils peuvent être relevés, à condition de changer de cap politique.
Il faut arrêter de traiter ces enjeux comme des dossiers séparés : ils sont profondément liés. Un logement digne, une alimentation accessible, une mobilité fluide et durable, une solidarité de proximité : tout cela forme une même politique de justice sociale et territoriale.
Ce n’est pas seulement une question de gestion municipale. C’est une question de dignité. C’est une question d’avenir.
