On prend le même et on recommence
par Xavier BAUMIER · Publié · Mis à jour
Normalement, mes doigts pianotent frénétiquement sur le clavier de mon ordinateur pour écrire mes notes de blog. Mais là, rien. Pas une ligne, pas un mot. Juste une boule au ventre, un mélange de sidération et de colère froide.
Parce que franchement… on rêve.
Encore une fois, Emmanuel Macron n’a rien compris. Ou plutôt, il ne veut rien changer.
Quelques jours à peine après l’implosion express du gouvernement Lecornu I, voilà qu’il nous ressert le même plat réchauffé : Sébastien Lecornu, Premier ministre d’un gouvernement mort-né, revient par la grande porte pour un Lecornu II déjà condamné à l’impuissance.
On prend le même, et on recommence.
Macron, le président du surplace
Le 4 octobre dernier, le gouvernement Lecornu I a explosé en vol en moins de 72 heures. Une fuite de ministres, des défections à droite, un malaise général dans la majorité… Et que fait le Président ? Il double la mise.
À croire que l’échec est devenu sa méthode de travail.
Emmanuel Macron prétend incarner la stabilité, mais il ne fait que recycler ses erreurs.
Il nous vend du “renouveau” avec les mêmes visages, les mêmes mots, la même arrogance.
C’est incompréhensible, ou plutôt désespérément cohérent : un pouvoir isolé qui se raccroche à lui-même, comme un naufragé à une planche pourrie.
Une majorité fantôme
Mais sur quoi repose ce gouvernement ?
Sur quelle majorité peut s’appuyer un président qui a réussi l’exploit de se fâcher avec tout le monde ?
Même le “bloc central” qu’il brandissait fièrement en 2022 part en morceaux.
Edouard Philippe, qu’il avait pourtant contribué à faire roi, a pris ses distances en parlant de “crise de lisibilité du pouvoir”. Gabriel Attal, lui, observe depuis le bord du terrain, l’air de se demander comment il a pu croire à tout ça.
Quant à Bruno Retailleau, il a refusé d’embarquer dans le radeau Lecornu — preuve que même les Républicains ne veulent plus jouer les roues de secours.
Et du côté du Parti socialiste, c’est la cacophonie : Olivier Faure tente de ne pas se mouiller, Carole Delga parle d’“alternance responsable”, tandis que François Hollande refait surface comme un vieux disque rayé.
Résultat : plus personne ne croit à ce gouvernement, et surtout pas les Français.
Un pouvoir qui méprise son peuple
Soyons francs : Macron nous prend pour des cons.
Il croit que quelques effets de manche suffiront à calmer la colère, que deux discours compassés effaceront des années de fractures et d’humiliations sociales.
Mais les Français voient bien que tout cela n’est plus qu’un théâtre d’ombres.
Le pouvoir tourne à vide, sans idées, sans horizon, sans légitimité.
Et pendant que la France s’épuise à boucler ses fins de mois, on nous rejoue la même comédie du “moi ou le chaos”.
Sauf que le chaos, il est déjà à l’Élysée.
Une seule issue : la censure et le retour aux urnes
Alors oui, qu’on cesse de tourner autour du pot.
Ce gouvernement n’a aucune légitimité démocratique.
Il faut le censurer, net et clair.
Et rendre la parole au peuple.
Une dissolution, loin d’être une fuite, serait un acte de vérité.
Les Français sont prêts. Ils veulent être écoutés, pas gouvernés par la peur ou l’usure.
Peut-être qu’une nouvelle majorité émergera — de droite, de gauche, ou d’ailleurs — mais au moins elle sera claire et choisie.
Parce qu’on ne reconstruit pas une démocratie avec du recyclage politique et du mépris.

