Je ne referai plus jamais de politique. Et pourtant…
par Xavier BAUMIER · Publié · Mis à jour
Il y a encore quelques semaines, je le répétais à qui voulait l’entendre, souvent avec un brin de lassitude, parfois avec une pointe de soulagement : « Je ne referai plus jamais de politique. » Ce n’était pas une posture, ni une provocation. Juste une conclusion sincère après des années d’engagement, de déceptions, de combats menés parfois dans le vide, souvent dans l’ombre.
Et puis, il y a eu une rencontre.
Ou plutôt, un rappel à l’essentiel.
Un homme : Noam Leandri.
Noam, je l’ai découvert bien avant cette campagne. Nous avons siégé ensemble au Conseil national de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE). Là où bien des responsables fuient les sujets difficiles ou se contentent de mots creux, Noam agit, écoute, propose. Il parle vrai. Il écoute vraiment. Et surtout, il respecte. Il respecte les personnes en situation de précarité, il respecte les militants, il respecte les institutions. Dans un monde politique qui donne trop souvent dans le cynisme ou la stratégie, cela suffit à forcer l’admiration.
Mais ce qui m’a véritablement touché, c’est son amour sincère pour Angers. Pas un amour de façade, pas un argument électoral. Un attachement enraciné, nourri par une vision claire : rendre Angers aux Angevins. Redonner souffle et justice à une ville qui s’est peu à peu figée dans l’entre-soi, qui a tourné le dos à ses quartiers populaires, qui a oublié que la culture, le logement, la solidarité, ne sont pas des variables d’ajustement.
Alors oui, j’ai décidé de m’investir dans cette dernière ligne droite vers la primaire de « Demain Angers », une dynamique qui vise à désigner un ou une candidate unique pour porter une alternative de gauche et écologiste aux municipales de 2026.
Et oui, je soutiendrai Noam jusqu’à la dernière minute.
Ce samedi 28 juin, nous connaîtrons le ou la candidate qui portera cette union. Si c’est Noam, je poursuivrai cet engagement avec enthousiasme et constance.
S’il ne l’est pas, je mettrai malgré tout mes compétences, mon énergie, et surtout mon expertise en matière de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, au service de l’équipe désignée. Sans réserve, mais sans allégeance aveugle.
Car je suis, et je resterai, un homme libre.
Libre, parce que je n’ai rien à défendre d’autre que mes convictions.
Libre, parce que je ne cherche ni place, ni revanche, ni carrière.
Libre, parce que je crois que l’engagement ne vaut que s’il reste fidèle à une exigence intérieure : la justice, la dignité, la solidarité.
Certes, je ne suis pas « de gauche » au sens traditionnel. Mon histoire est celle d’un homme venu du centre humaniste, imprégné des valeurs de la démocratie chrétienne. Mais ces valeurs – celles de Robert Schuman, de Marc Sangnier ou d’Edmond Michelet – trouvent aujourd’hui plus de résonance dans la gauche sociale, populaire, et écologiste que dans une droite qui s’est durcie, refermée sur elle-même, obsédée par l’ordre et la rentabilité.
Alors non, ce n’est pas un reniement.
C’est une fidélité. Une fidélité à l’idée que la politique ne vaut que si elle sert le bien commun, les oubliés, les invisibles.
Et à Angers, aujourd’hui, c’est cette gauche unie, généreuse et lucide, qui peut incarner cette exigence.
Le 28 juin est une étape. Quelle qu’en soit l’issue, je continuerai le combat.

