Le combat, c’est bien. La sieste, c’est pas mal non plus.

Après une année entre pauvreté, paroisse et politique, il est temps de lever (un peu) le pied. Mais pas la garde.

Ça y est. L’heure est venue. Celle où l’on range les stylos, on suspend les indignations, et on met les alertes mails en veille. C’est (enfin) les vacances. Ou du moins une tentative de vacances – parce que quand on a les combats dans le sang, le repos devient une discipline olympique qu’on ne maîtrise pas très bien.

Une année au pas de charge

Au CNLE (Conseil National des Politiques de Lutte contre la Pauvreté et l’Exclusion), j’aurais pu me contenter d’assister poliment aux réunions. Raté. Il a fallu que je mette les mains dans le cambouis :
– La complémentaire santé solidaire ? On a bossé comme des damnés pour proposer un avis clair, utile, documenté.
– Le décret « sanction-remobilisation » sur les allocataires du RSA ? On s’est battu pour que la voix des premiers concernés ne soit pas réduite à une note de bas de page dans un rapport technocratique.

Résultat : des heures de visio, de relectures, de navettes entre commissions, avec pour carburant une bonne dose d’indignation et de café (pas toujours bon, mais gratuit, ce qui est déjà ça).

Côté paroisse ? Fraternité en action

Du côté de la paroisse Saint-Lazare Saint-Nicolas, l’année n’a pas été moins dense.
– On a mis en place les “Dimanches d’accueil” pour nos frères sans-abri et migrants. Pas des grandes messes, non : des temps simples, fraternels, humains.
– On a lancé des soirées à thème : « Aidé, devenir aidant », « La foi des pauvres », « Les esclavages modernes »… et ça a rempli les salles (et les cœurs).
– On a appris que la charité, ce n’est pas un supplément d’âme, c’est une manière concrète d’habiter le monde. Et ça fatigue. Mais c’est une fatigue joyeuse.

Et comme si ça ne suffisait pas… une campagne municipale

Parce que je ne savais pas quoi faire de mes dimanches matin, j’ai aussi replongé en politique. Avec le collectif Demain Angers, aux côtés de Noam Leandri puis de Romain Laveau, j’ai choisi de reprendre le flambeau.
Oui, c’est du boulot. Oui, c’est parfois rageant. Mais on ne peut pas se plaindre du monde si on refuse de s’y engager.

Alors maintenant, pause. Vraie pause. Ou presque.

Je vais essayer de me déconnecter. De lire autre chose que des rapports interminables. De ne pas râler si mon transat penche à gauche. De manger des glaces sans penser au taux de pauvreté. De rire sans culpabiliser. De vivre, quoi.

Bel été à toutes et à tous !
On se retrouve à la rentrée pour continuer à déranger, questionner, proposer, bousculer.
Avec de nouvelles forces. Et, qui sait, peut-être un léger bronzage (au moins moral).

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